Dans le cadre du rapprochement culturel entre l’île de la Réunion et Cordes sur Ciel initié par l’Association Trespes, le projet et œuvre « KOSMOS » s’étend de la Réunion à Cordes en incluant la comète Hyakutake (prononcer Hiakoutaké). (Photo ci-dessus: la comète Hyakutake le 14 avril 1996. © Crni Vrh Obs)

Le projet « Kosmos »

Kosmos de Xavier DANIEL Il s’agit de la maquette à l’échelle de notre système solaire créée et installée en divers endroits de l’île de la Réunion par l’artiste réunionnais Xavier DANIEL.

Dans cette maquette, à une échelle de 1/555 000 000, le diamètre du Soleil est de 2,5 mètres. La Terre, d’un diamètre de 2 cm est placée à 270 m du Soleil. La géante Jupiter, d’un diamètre de 20 cm, se trouve à 1,4 km du Soleil. La planète naine Pluton, est installée à 13 km du Soleil, tandis que Ceres est à 26 km.

Carte de l'étendue du projet kosmos à la Réunion

À la Réunion, Science Réunion, la DACoi ainsi que la DAAC-Rectorat ont été partenaires du projet. Mais surtout, il est important de remercier et de féliciter les élèves des collèges et lycées de la Réunion, qui lors des résidences artistiques en territoire scolaire dans leurs établissements, on partagé avec Xavier DANIEL les étapes de création de cette œuvre singulière.

Plus loin…

L’idée m’est venue de proposer à Xavier DANIEL une « extension » de Kosmos, ici à Cordes sur Ciel. À l’échelle de la maquette, les 9000 km qui séparent Cordes de la Réunion représentent une demi année-lumière. C’est une dimension considérable! Et aussi très importante car elle va nous aider à réaliser l’immensité de cette unité si couramment utilisée en astronomie et qu’on appelle « année-lumière ». Kosmos, de la Réunion à Cores sur Ciel C’est bien beau tout ça, mais que trouve-t’on à 0,5 al (une demi année-lumière) du Soleil? À la fois tout et rien… Mais surtout rien, au milieu de cette immensité de vide sidéral… Finalement, en cherchant, plus sur Internet que dans mon télescope, j’ai découvert (si j’ose dire…) la comète Hyakutake dont le point le plus éloigné de son orbite (aphélie) culmine à 0,5 al du Soleil.

La comète Hyakutake

De son petit nom poétique C/1996 B2, elle fut découverte par Yuji HYAKUTAKE (1950-2002) en 1996. L’astronome amateur avait d’abord découvert la comète C/1995 Y1 en 1995. Astre invisible à l’œil nu, c’est en l’observant que, quelques semaines plus tard, il découvre C/1996 B2, une deuxième comète beaucoup plus spectaculaire et toute proche de la première.

La comète Hyakutake le 20 avril 1996. Photo Vic Winter
La comète Hyakutake le 20 avril 1996.

Cette seconde comète de 2 km de diamètre a alors « frôlé » la Terre à environ 15 millions de kilomètres. Elle fut aisément observable pendant les quelques jours autour de son rapprochement maximal avec notre planète, le 25 mars 1996. Ce jour-là, on pouvait, depuis le sol, percevoir son déplacement quasi-à vue d’œil, tant elle était proche et sa vitesse était grande. Sa queue mesurait alors au moins 570 millions de kilomètres, un record en la matière! Ce qui représente, vu de chez nous, sur Terre, environ 4 fois le diamètre de la Pleine Lune dans le ciel que nous voyons! La période de Hyakutake est aujourd’hui de 70 000 ans. Il est fort probable que nous ne la revoyions pas…

Hyakutake dans Kosmos

Rapportée à l’échelle de Kosmos, la comète mesure 3,6 µm (3,6 micro-mètres ou microns ou 0,0036 mm) et sa queue, 1 km. Il va falloir être imaginatifs pour en réaliser la maquette dans ses dimensions respectueuses… Nous allons représenter Hyakutake à son aphélie, soit une distance de 9000 km du Soleil de Kosmos. Si la réalisation d’une pièce de 3,6 µm, est possible, le concept de son exposition représente le réel challenge. Comment montrer au public un objet si petit sachant que les meilleurs yeux humains ne distinguent plus ce qui mesure moins de 100 µm..?

Et la queue?

À l’échelle qui nous intéresse, elle mesure un kilomètre de long! Oui, mais vous savez comme moi que la longueur de la queue d’une comète est en rapport avec sa distance au Soleil. Plus elle est près, plus la queue est longue. La queue de Hyakutake est donc au plus court, voire nulle, à l’aphélie. Elle sera représentée avec une dimension arbitraire.

La comète Hyakutake le 26 mars 1996. Photo D. Dierick
La comète Hyakutake le 26 mars 1996. Photo D. Dierick

Quand?

L’inauguration de Hyakutake à Cordes sur Ciel aura lieu le 27 juillet 2018, à l’occasion de la « Nuit Astronomique Très Space » (organisée par Trespes). Le projet sera officiellement lancé lors de la Nuit Astronomique Très Space du 28 juillet 2017. Le projet y sera présenté en direct et en duplex vidéo de la Réunion.

Avec qui?

Xavier DANIEL sera en résidence artistique à Cordes sur Ciel au printemps métropolitain 2018. Trespes est le premier partenaire. Mathieu GAUTIER & Laura MITON , souffleurs de verre à Cordes se joignent au projet. Nous espérons que notre comète passionnera autant les élèves cordais que leurs camarades réunionnais. « Démocratiser l’art et partager la connaissance scientifique sont les deux axes majeurs autour desquels s’articule le projet Kosmos, issu de la volonté de l’artiste plasticien Xavier Daniel de créer un projet humaniste et coopératif qui s’adresse à tous les publics… » (http://www.reunion.fr) Tout est dit. Ceux qui se reconnaîtront comme partenaires potentiels sont à tout moment les bienvenus dans l’aventure.

Encore plus loin…

Maintenant que nous maîtrisons la dimension d’une année-lumière, nous pouvons (peut-être) mieux nous rendre compte de la dimension de notre Univers. Notre galaxie, la Voie Lactée, telle que nous l’apercevons, mesure environ 100 000 années-lumière de diamètre. Il est facile d’imaginer un champ de 100 X 100 mètres qui serait la maquette de notre galaxie à une échelle de 1 mètre pour 1000 années-lumières. À cette échelle, si on y insère la maquette Kosmos de 9000 km, la demi-année-lumière devient 0,5 mm dans notre champ d’un hectare! Vous êtes ici, dans la galaxie. Dans un autre genre d’idée, sachant que les étoiles qui composent les constellations de notre plafond céleste se situent entre 3,6 et quelques centaines d’années-lumière, au maximum 1000 années-lumière, notre ciel « visible » se retrouve contenu dans un périmètre d’un mètre de rayon à une vingtaine de mètres du centre de notre champ.