Teaser CFM radio

Voici un (long) article sur l’antenne cordaise de la radio CFM. Interview de ses deux animateurs principaux: Jacq et Ludo, qui, une fois n’est pas coutume, inversent les rôles et se confient au micro de Trespes. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur CFM et sur la radio en général…

Le site web de CFM: https://www.cfmradio.fr/
Pour écouter CFM en direct: https://cdnradio.streamakaci.com/cfmcordes.mp3

[Présentation Jacq]
[Les gens]
[Les gens de la radio]
[Profil des gens]
[Historique de CFM]
[Fonctionnement]
[Publicité]
[Survie]
[Archivage]
[Diversité]
[Nombreuses émissions]
[L’importance d’une radio]
[Présentation d’une demi-personne]
[Émissions de Ludo]
[Immersions]
[Exclu]
[Bio Ludo]
[Commercial Vs Associatif]

Poste de radio

[Présentation Jacq]

Pierrot: Jacq, ça fait 2 ans que tu es à CFM?

Jacq: Oui, moi je suis arrivé donc à Cordes sur Ciel comme responsable d’antenne il y a un peu plus de 2 ans, c’était au mois de… exactement au mois de juin 2014. Avant, j’ai été bénévole pendant 2 ans à CFM Caylus, dans le Tarn et Garonne, où j’ai animé une émission bimensuelle sur les cultures d’Afrique. Mon émission que je poursuis toujours s’appelle « Le Farafina Trip » ce qui signifie littéralement « un voyage aux pays des hommes à la peau noire ». Au bout de ces 2 ans, ils m’ont dit « Ah ben tiens, on a un poste à Cordes qui pourrait bien t’aller, si ça t’intéresse… » Et j’ai dit « allez banco » c’était pas du tout mon domaine la radio, c’était un loisir, et finalement je me suis dit que c’est un nouveau challenge…

Pierrot: Et tu as plongé dedans

Pierrot: Ouaip, j’y suis allé

Pierrot: Et tu t’es retrouvé aux commandes

Jacq: Oui, c’est ça. Ca a été bizarre parce que tu vois, même à l’entretien, j’avais posé la question: « Mais vous êtes sûrs? » Parce que moi j’avais aucune expérience radio en dehors de l’émission que je faisais et qui pour moi était ma toute première expérience radiophonique d’ailleurs. J’avais aucune expérience de comment fonctionne une radio. Je ne connaissais rien, rien du tout, et j’apprends tout en faisant.

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[Les gens]

Pierrot: dans les bureaux, t’es pas tout seul, on va parler des gens

Jacq: Oui, c’est sûr que, comme on le disait en off tout à l’heure, sans les gens, il n’y aurait pas de radio, même si le progrès technologique fait qu’on a besoin de moins en moins de personnes pour les radios. Mais un média associatif se veut quand même être un média de proximité, donc y a des gens. CFM Cordes dispose de une personne et demi qui sont deux véritables personnes mais qui légalement sont un et demi, c’est à dire un plein temps et un mi-temps. Donc moi, Jacq, responsable d’antenne, et Ludovic qui est animateur technicien réalisateur à mi-temps. Ludovic ALABERT qui a commencé avec nous il y a un an et trois mois.

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CFM Cordes, l'équipe
CFM Cordes, l’équipe

[Les gens de la radio]

Pierrot: Mais alors, si je compte en personnes physiques, ça fait deux. J’en ai vu une troisième.

Jacq: Là, tu as vu Aymeric qui était en stage avec nous au mois de mars, il faisait une formation à Toulouse dans une école de journalisme radio. Il est venu en stage ici pendant deux semaines. Je sais pas si c’est Cordes qui lui a plu, je sais pas si c’est CFM Cordes qui lui a plu… Toujours est-il qu’il est revenu au mois de juillet refaire un autre stage avec nous, et depuis, il ne nous lâche plus ce mec! Oui, il est là tout le temps. Maintenant il bosse au collège de Cordes et il passe nous voir tout le temps. C’est super chouette de voir le rôle que peut avoir un média associatif.

Pierrot: Il travaille au collège?

Jacq: Oui, il est nouveau pion au Collège cette année. On en parlera plus tard dans des projets qu’on développe sur les territoires, il y a la volonté vraiment de développer l’atelier radio qu’on a mis en place au Collège et une des raisons pour lesquelles il a été embauché comme pion au Collège, ce sera pour animer une partie de cet atelier radio

Pierrot: Mais alors les gens, puisqu’on parle des gens, il y en a d’autres..?

Jacq: Il y en a d’autres. Sur cordes, Une radio associative fonctionne énormément, comme toute association, avec des bénévoles. Et sur CFM Cordes, je parle toujours de CFM Cordes, je préciserai plus tard pourquoi je parle de CFM Cordes… Sur CFM Cordes, j’ai plus les derniers chiffres en tête alors que c’est mon boulot, mais il y a à peu près 25 bénévoles qui interviennent soit sur des émissions, vraiment des émissions thématisées, ou alors sous forme de chroniques, des gens qui font des chroniques de 5 – 10 minutes sur tel ou tel sujet. Voilà, nous sommes à peu près 25 – 30 bénévoles.

Pierrot: Ca fait du monde

Jacq: Oui, ça fait du monde

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[Profil des gens]

Jacq: Donc ça c’est pour les gens, et ce qui peut être intéressant, c’est le profil de ces gens-là. Parce qu’on a tendance à croire que la radio c’est un truc de jeunes, parce qu’on se dit « la radio, c’est NRJ, voilà… ».

On a Michel Bonnet que beaucoup de gens connaissent, sur le pays cordais. Je sais pas quel âge il a Michel, mais il ne s’offusquera pas si j’ose estimer qu’il a plus de 65 – 70 ans, par là. Il est à la retraite, donc il a plus de 65 ans. Il y a « Sexy Man », Jean-Pierre « sexygénaire » qui a plus de 65 ans, pareil. Et les plus jeunes bénévoles qui ont une vingtaine d’années. C’est de voir l’écart, et aussi les profils différents des gens qui ont été des cadres très dynamiques, qui ont bossé dans des entreprises internationales, qui ont bossé à l’étranger, etc. Et de voir des mecs qui sont du cru, fils de paysans, mais pas forcément. Donc c’est de voir ces différences qu’il peut y avoir. Et c’est ça qui donne une couleur d’antenne rigolote, à mon sens.

Pierrot: Aussi riche…?

Jacq: Oui, parce que chacun vient avec… Toujours pour parler des gens, j’ai tendance à dire: « je ne ferme ma porte à personne, donc la porte de la radio est ouverte à toute personne qui veut venir… Parce qu’on a des micros et c’est fait pour parler dedans. Donc quelqu’un qui veut venir parler, il vient parler. L’idée, c’est que les gens viennent avec leurs idées: « Moi, j’ai envie de faire une émission sur, je sais pas moi, la culture reggae… », et bien « Viens! » On ne ferme la porte à personne. On essaie juste de fixer un cadre pour que ça se passe bien pour tout le monde, que chacun s’éclate, autant les auditeurs à l’autre bout, que celui qui est derrière les manettes, qui s’éclate dans ce qu’il fait. Parce que c’est peut être un côté qu’on ignore à la radio, et que même les élus ignorent bien souvent quand j’essaie de leur expliquer ça, c’est le rôle social que ça peut avoir, au-delà uniquement de relayer les infos locales. Socialement, ça contribue à un développement personnel qu’on n’imagine même pas. Je ne dirai pas lequel, mais on a un bénévole chez nous, c’est son psy qui lui a conseillé de faire de la radio, parce que c’est une thérapie. Même moi le premier, je suis persuadé que je ne suis pas arrivé à la radio par hasard. Il y a très peu de gens qui arrivent à la radio par hasard. Très très peu, quand on creuse…

Pierrot: Est-ce qu’on a des choses intéressantes à dire parce qu’on a une passion..?

Jacq: Il y a la passion qui peut animer, certainement, mais il y a aussi le côté un peu libérateur que ça peut avoir. Le fait de dire des choses au-delà de la passion où on va transmettre la passion de la musique, la passion pour des arts, la passion pour des activités, il peut y avoir la volonté de dénoncer, de décrier, de militer, et ça c’est comme une marmite. Tant que t’as pas enlevé le couvercle, ça bout, ça bout, ça bout… Et le fait d’utiliser parfois un média peut servir à prendre les choses par un autre bout.

Pierrot: Et ça c’est bien à Cordes, parce qu’il y en a des marmites qui bouillonnent.

Jacq: Oui, et il y en a, et c’est pas qu’à Cordes, c’est partout. Mais disons que cette soupape que peut permettre la radio, malheureusement, les gens qui nous entourent ne le voient pas. Quand je l’explique en disant: « oui, certes, on fait de la radio, mais au-delà de ça, on a un rôle social véritable parce qu’on permet à des gens de s’exprimer, que ce soit de manière ponctuelle dans une seule interview ou de manière récurrente dans une émission » c’est vraiment un rôle social et je t’assure que je le vois tous les jours, le rôle social, et même de construction pour certains, que ce soient des personnes qui sont d’un certain âge, qui ont déjà roulé leur bouteille, à qui la radio permet non seulement de transmettre quelque chose, mais aussi peut-être de s’assagir sur certaines autres choses. Après, chez les jeunes, on a eu le cas avec quelques jeunes qu’on a eu en stage, c’est de voir comment ça peut leur permettre de rebondir aussi. Des jeunes qui n’étaient pas forcément perdus, mais un peu « tatonneurs », ils tâtonnaient, ils ne savaient pas vraiment où ils allaient. Le fait de faire de la radio leur a permis de trouver une voie.

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[Historique de CFM]

Jacq: Si tu veux, je te parle un peu de l’histoire de CFM parce qu’elle est intéressante aussi.

Pierrot: Je veux bien, parce qu’elle est intéressante

Jacq: On parle beaucoup de CFM Cordes mais il faut savoir qu’il existe aujourd’hui 6 « CFM ».

Il y a encore très peu de temps, c’était 5, mais depuis le mois de septembre, il y a 6 « CFM ». CFM est née dans un village du Tarn et Garonne qui s’appelle Caylus. Alors là, je vais faire tomber un mythe pour beaucoup de cordais qui pensent que le « C » de CFM c’est pour « Cordes FM », mais non. Le C de CFM n’était pas pour Cordes à la base, c’est pour « Caylus FM ». Donc Caylus est un village qui est à 40 bornes de Cordes, petit village du Tarn et Garonne qui doit avoir 600 habitants. Et cette radio est née là-bas dans les années 80 au moment où Tonton Mitterrand a libéralisé les ondes. Et elle partait de la volonté de quelques jeunes de ce territoire qui voulaient créer une dynamique locale. Ils avaient commencé par organiser des teufs, des bringues, des machins, des festivals, des rendez-vous… Et au bout d’un moment ils ont dit: « allez, on monte une radio ». Ils ont été parmi les premières radios à se monter en France, dans la vague des radios libres.

Pierrot: Il y a plein de gens qui ne savent pas, plein de jeunes aujourd’hui, qui ne savent pas qu’avant 1981, la radio libre n’existait pas. C’était des radios pirates, on risquait des amendes, la prison…

Jacq: C’était interdit, on pensait que la liberté de s’exprimer était un acquis depuis très longtemps, et en fait, quand on se plonge un peu dans l’Histoire, on se rend compte que pas tant, non, pas tant… CFM naît dans ce village dans les années 80. Et puis au fur et à mesure, sur le modèle associatif et puis, petit à petit va s’étendre sur d’autres territoires. Ce qui, mine de rien, est assez unique dans le monde des radios associatives. En France, on estime qu’il y a à peu près 800 radios associatives. Sur les 800 radios associatives qu’il y a, je pense que CFM a peut-être l’un des profils les plus atypiques. C’est plus une radio qui fonctionne en réseau. C’est à dire qu’il y a toujours à l’heure où l’on parle, le studio CFM Caylus, là où est née la radio, qui tourne toujours avec ses programmes, ses bénévoles. Ensuite, la radio s’est développée vers Caussade, près de Montauban. Il y a eu un studio à Caussade, pendant plusieurs années, et puis finalement, ce studio a déménagé pour Montauban. Ca faisait deux CFM, CFM Montauban et CFM Caylus. Ensuite, il y a eu une ouverture de studio à Villefranche de Rouergue, dans l’Aveyron, ce qui n’est pas très loin de Caylus, et finalement, ça fait un axe Montauban – Caylus – Villefranche de Rouergue. Après, il y a eu le studio de Cordes sur Ciel, qui était en fait la fréquence qui appartenait à la Radio Greavi. Radio Greavi, il y en a encore quelques uns qui traînent dans le coin, qui ont été les précurseurs de Radio Greavi, ça peut être intéressant d’aller les voir. Donc, pareil, c’étaient des jeunes, au moment des radios libres, qui avaient monté cette radio. Je crois que c’était au-dessus de Tonnac, dans un camion. Ils ont commencé à émettre là-bas, et après, ils ont été hébergés dans l’actuel bâtiment qu’on connaît comme la Maison de Service Au Public, le Centre Social des Cabannes. Il y a eu une radio à l’étage, ça s’appelait Radio Greavi, une radio associative aussi. Cette radio a arrêté d’émettre. CFM a repris sa fréquence. Et puis, le 5ème CFM, c’est à Rodez. Et depuis le mois de septembre, maintenant, il y a un CFM à Lacaune, dans les Monts de Lacaune. C’est Radio Lacaune qui est entrée dans le réseau des radios associatives de CFM. Donc aujourd’hui, CFM c’est Montauban, Caylus, Villefranche de Rouergue, Rodez, Cordes sur Ciel et Lacaune. Ca fait 6 antennes.

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[Fonctionnement]

Jacq: Dans le fonctionnement, nous avons des programmes en commun, forcément. Nous nous échangeons des programmes aussi, mais après, chacun garde la particularité de son territoire. Il parle de son territoire, il a des bénévoles de son territoire, il donne la liberté, il a la liberté de faire « entre guillemets » sur son territoire. Et puis de temps en temps, dans la journée, on a des rendez-vous en commun.

C’est dans ce point où CFM diffère des autres radios.

Pierrot: C’est un petit peu comme FR3 à la télévision, qui a ses décrochages régionaux.

Jacq: Exactement. C’est le très bon parallèle. Il y a très peu, en tout cas, à ma connaissance, je ne connais pas de radio associative qui fonctionne sur ce principe-là. C’est à la fois lourd, pas toujours évident, mais ça permet aussi d’avoir une véritable continuité sur un territoire qu’on ne pourrait pas couvrir « tout seul ». Et aujourd’hui, en terme de salariés, CFM, au total, c’est une quinzaine de salariés: techniciens, secrétaires, animateurs, journalistes…

Pierrot: Une quinzaine de personnes, si on prend les proportions à Cordes, on disait une personne et demi (administrativement parlant), ça veut dire 25 êtres humains en tout, donc ça voudrait dire que si on prend la même proportion, ça fait au moins 250 personnes.

Jacq: Voilà.

Pierrot: Bénévolement ou professionnellement ?

Jacq: Nous, on compte à peu près 150 bénévoles sur tous les studios de CFM, sachant que parmi les salariés, il y a forcément des salariés qui sont transversaux: les techniciens qui s’occupent de la maintenance de nos émetteurs, c’est le même qui tourne sur tous les studios. C’est celui qui fait le plus de bornes. On a les chargés de développement, on a les secrétaires qui sont en commun pour tout le monde. C’est un fonctionnement qui est un peu particulier mais assez intéressant. Et puis il y a des bénévoles sur chacun des studios, des bénévoles qui enregistrent leurs émissions en fonction. On peut aussi échanger ses émissions. On peut dire: « tiens, j’ai un bénévole ici à Cordes, qui fait une chouette émission, je te l’envoie parce que ça peut trouver un écho dans ton coin là-bas ». On s’échange des idées et des émissions comme ça. Sachant que les échanges d’émissions, c’est aussi un fonctionnement particulier à toutes les radios associatives. En général, les radios associatives aiment bien s’échanger les émissions. Moi, régulièrement, je reçois un mail de Radio Sainte Affrique, dans le sud de l’Aveyron, qui me dit: « On a fait une émission qui parle d’agriculture, ou d’alternative… », ça fait des sujets universels. Ils nous l’envoient et comme ça on peut aussi diffuser ici.

Pierrot: Ce qui permet en premier de porter plus loin, d’avoir plus d’auditeurs. C’est la base, la mutualisation. Je crois aujourd’hui qu’il faut aller par là…

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[Publicité]

Pierrot: Moi qui écoute CFM tous les jours, j’entends de la publicité. Par exemple pour Donadille, avec le coq qui chante, « trois mille références en magasin, huit mille sous trois jours… »

Jacq: Ah tu l’écoute bien CFM, ah ah ah (rires)

Pierrot: Oui, et j’adore, je leur sors à chaque fois que j’y vais, et on rigole avec ça… Mais il n’y a pas de publicité sur CFM, hormis 2 ou 3… Il y a le magasin de musique de Moissac, c’est tout… Comment vous faites?

Jacq: Déjà, en tant que média associatif, on est limité en quantité de publicité qu’on peut passer. On a un quota de publicité qu’on peut passer car on n’est pas une radio commerciale. On ne peut pas passer de la publicité comme certaines radio. Ca dure 5-6 minutes, 10 minutes des fois même, dans une heure. Donc la loi nous fixe le quota de publicité qu’on peut passer. De mémoire, c’est à une hauteur maximale de 20% de notre budget. Certaines radios associatives ont choisi de ne pas diffuser du tout de publicité, qu’elle justifie par une indépendance éditoriale.

Pierrot: Est-ce qu’il y a en moyenne au moins une minute de publicité par heure..?

Jacq: Logiquement, on pourrait passer plus de publicité. Il y a plusieurs raisons qui expliquent pourquoi il n’y a pas autant de publicité. La première, c’est que sur notre pays, il n’y a pas 15000 personnes qui veulent communiquer. C’est pas qu’on n’a pas envie de passer de la publicité, mais il n’y a pas autant de personnes qui veulent communiquer. Il nous arrive des fois de dire: « Merde, on aimerait aussi communiquer sur le fleuriste, untel, untel… Mais il n’y a pas autant de gens qui ont envie de mettre de l’argent là-dedans sur notre pays.

La deuxième chose, c’est que la publicité, mine de rien, dénature un tout petit peu les programmes. On peut penser ce qu’on veut, mais la publicité dénature un tout petit peu les programmes. Je ne cite pas ces radios-là, mais moi, il y a des radios que je ne peux absolument pas écouter à cause de la publicité. C’est comme la télé aujourd’hui, depuis qu’ils nous ont dit en plus que c’est justement pour nous vendre de la pub, c’est bon, non!! Donc, on ne fait pas de la radio non plus pour faire de la publicité en tant que média associatif. On en a besoin, déjà nous, personnellement pour vivre. Après, je vais en venir aux moyens de financement et de survie d’une radio. Je parle bien de survie aujourd’hui. Mais la publicité, même si on en a besoin, il faut l’utiliser à bon escient. La deuxième chose, c’est qu’il n’y a pas énormément de gens ici qui ont besoin de communiquer, et puis la loi nous fixe le quota de publicité de toute façon que l’on peut passer sur une tranche horaire, une journée,

Pierrot: Mais comme tu viens de dire, on est bien loin du quota.

Jacq: Même si le fait que je parle de survie, on peut déjà comprendre le lien. J’aimerais qu’il y ait un peu plus de publicité, un peu plus, pas abrutir les gens. La petite particularité aussi qui est intéressante, c’est que moi, je n’ai pas envie de faire la publicité pour un énorme truc qu’on ne voit pas ici. C’est à dire, communiquer sur Donnadille, fais partie un tant soit peu de l’info locale au cas où tu y ailles faire des courses quand tu as besoin de matériel ou de trucs de cuisine, ça je trouve intéressant. Communiquer sur le fleuriste du coin, la boulangerie du coin, ou s’il y a un festival dans le coin, des choses comme ça, je trouve ça intéressant parce que en tant que média local, on doit aussi parler des gens qui font vivre le coin économiquement. Donc faire de la publicité pour des entreprises, des initiatives qu’il y a sur ce secteur, ça ne me dérange pas. Mais on le fait de manière différente, avec l’éditorial. C’est pas le même tabassage médiatique qu’une vraie publicité, mais c’est notre rôle aussi de parler du local. Et ce rôle-là peut aussi se décliner en forme de publicité sans chercher à abrutir les gens. Donc, je reviens à ta question.

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[Survie]

Jacq: Je reviens maintenant sur « comment est-ce qu’on fait pour vivre ». Déjà, il faut comprendre comment fonctionne un média associatif. J’insiste sur le mot « associatif », « association ». Tout le monde sait aujourd’hui que toutes les associations fonctionnent grâce aux subventions et certaines rentrées d’argent. Ces rentrées d’argent, soit elles viennent du secteur public, du mécénat ou du privé. Et dans la radio, c’est pareil. Nous sommes une radio associative, donc nous sommes une association comme toutes les autres. On a besoin aussi de subventions pour vivre. Une partie de notre budget de fonctionnement vient d’une subvention qui est attribuée par un organe du CSA, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, un organe qui s’appelle le Fond de Soutien à l’Expression Radiophonique. Ce fond-là est à Paris, comme beaucoup de choses administratives de notre temps. Il est à Paris. Il est géré par des gens à qui on envoie chaque année un dossier d’activité qui résume, sans vraiment résumer, car on doit aller dans le détail, mais qui donne une idée de tout ce que l’on a fait sur une année en fonction de certains critères: culture, environnement, discrimination, social, économie… Sur une année, on doit rassembler toutes les pièces qui justifient de ce qu’on a fait.

Pierrot: Ca doit faire un joli dossier bien lourd, le timbre de la Poste doit coûter cher…

Jacq: C’est un très très beau dossier, surtout qu’il n’y a aucune pièce qui doit provenir de nos propres sources, c’est-à dire de notre site Internet, nos podcasts, notre Facebook, etc… Rien. Donc nous devons chaque année justifier « indirectement » de ce qu’on a fait. Lorsqu’on a un article dans le journal, on parle de nous, donc ça veut dire que « on est », on existe. On envoie tout ce dossier-là, et on est noté. En fonction de la note que l’on obtient, on reçoit une subvention. Ensuite, il y a une petite partie de la subvention qui est une sorte de prime. On voit que vous êtes un peu originaux, alors vous avez une petite prime. Ca, c’est le bonus. Il y a également une somme qui est fixe, qui sert surtout pour les frais de fonctionnement, l’entretien, les choses comme ça. Elle est fixe pour tout le monde. On sait qu’on va recevoir tant de milliers d’euros par an, mais ça ne représente pas un salaire, ça ne représente pas une mesure de fonctionnement véritable. Cela permet juste d’entretenir du matériel, ou de renouveler du matériel, des choses comme ça. Petit truc qu’il faut savoir, c’est que c’est la même somme, la même enveloppe, qui est attribuée depuis 10 ou 15 ans à toutes les radios. Ca ne bouge pas.

Pierrot: Ca n’augmente pas, ça n’est pas indexé sur le coût de la vie, l’inflation, le livret A..?

Jacq: Ca ne bouge pas. Même s’il y a quand même comme tout secteur d’activité, certaines radios qui n’arrivent pas à résister – il y a quelques radios qui ferment – on constate plutôt qu’il y a de plus en plus de radios associatives qui se montent un peu partout. Donc, forcément, faites le calcul, même somme divisée par plus, ça fait moins pour tout le monde. Donc, comme pour beaucoup d’associations actuellement, nos subventions ont diminué. De toutes façons, cette somme-là n’est qu’un complément à ce dont on aurait effectivement besoin pour vivre, pour survivre, ou pour mieux vivre, je ne sais pas comment il faut dire… Du coup, on doit aussi nouer des partenariats par ailleurs, sur des projets qui sont financés par des institutions publiques, par exemple, on peut « vendre des programmes », c’est pas exactement le terme… vendre une prestation par exemple. Proposer nos services, notre professionnalisme, notre savoir-faire pour certaines choses.

Pierrot: Mais dans ce cadre, vendre une prestation, c’est suivre un événement pour un organisateur?

Jacq: Ca peut être ça par exemple. Faire de la communication sur un festival, mais en même temps proposer de l’éditorial. Parce que ce qui est important pour les médias associatifs, c’est de ne pas oublier pourquoi les gens se sont battus pour que les radios soient libres. On ne s’est pas battu pour que les radios soient libres pour vendre du Pampers, des lingettes, etc… aux gens. Donc même si à un certain moment, les gens peuvent avoir l’impression que… Un média associatif, il est là aussi pour apporter du contenu, pour même dés fois parler du sujet qui ne viendrait pas à l’esprit de certains journalistes, médias, etc. Des sujets qui, parfois, peuvent sembler barbant, relou, pour certains. Tant qu’ils concernent un territoire, notre localité, tout est important à aborder. Une mémoire, un ancien dont on va recueillir quelques mots, parler d’un village, parler d’un bâtiment, parler de l’Histoire, et tout ça… C’est important car on a aussi un rôle d’archivage un peu. Surtout dans l’ère d’aujourd’hui où il est facile de numériser des choses, on a aussi cette possibilité d’archiver. Donc, moi, en tout cas, c’est comme ça. Ca fait un peu point final ce que je vais dire, mais, c’est un peu comme ça que moi, je vois ce métier. C’est certes passionnant, mais il y a un peu un côté archivage que j’aime bien aussi.

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Poste de radio

[Archivage]

Pierrot: L’archivage est important justement aujourd’hui parce que du temps de nos parent, de nos grands-parents, on archivait oralement. Traditionnellement, de mère en fille ou de père en fils. Nous sommes une génération où ça s’est arrêté. Pas complètement mais quand même. Tout à l’heure, au Centre Social, à l’atelier de cuisine des anciens, qui sont résidents à la Maison de retraite de la Mazière, je posais la question: « Mesdames, vous souvenez-vous de la cuisine au feu de bois? » Là, tout de suite, « oui, oui, dans la cheminée, avec le trépied, le « trespes… » Ca, aujourd’hui, qui sait encore? Nous on ne sait pas faire la cuisine au feu de bois. Pendant des siècles, des millénaires, on a fait la cuisine au feu de bois, et en quelques années, on a oublié.

Jacq: Mais c’est ça. Non seulement la radio c’est, pour moi, des archives, qu’on constitue comme ça, mais c’est aussi une photographie de l’air du temps. Le fait que la musique que CFM passe aujourd’hui, il y a beaucoup de rock, un peu d’electro, de plus en plus, parce que c’est l’air du temps. C’est la musique que le plus grand nombre essaie d’écouter. Il faut un média comme nous. On doit être fédérateur d’une manière ou d’une autre. On ne peut pas plaire à tout le monde, c’est sûr et certain, et qui pourrait d’ailleurs..? On doit essayer d’être fédérateur au maximum parce qu’on parle à des gens. Là, vraiment, je parle de CFM Cordes, parce qu’il y a beaucoup de coins où il n’y a aucune radio qui passe. Dans notre coin, on en a encore conscience. Il y a d’autres coins où on les appelle les « auditeurs prisonniers » car ils ne captent que nous. Ils ne captent que CFM, ils ne captent aucune autre radio. Il y a encore des coins comme ça ici, sur le pays cordais, jusqu’à Vaour, où ils ne captent que CFM. Donc là, on ne peut pas se dire « Bah, on ne fait que ça, on s’en fout… » On doit essayer quand même d’apporter quelque choses à ces gens-là.

Retour en hautLogo mini CFM radio[Diversité]

Pierrot: Fédérateur, je dirais… de la diversité.

Jacq: C’est ça.

Pierrot: Car les émissions comme « Qu’est-ce qu’on déguste », « Sexygénaire », « 14-18 en Pays cordais », « Le Ciel sur Cordes » qui vient de sortir, le « Farafina trip », tout ça, c’est la diversité…

Jacq: Tu as parlé des anciens de la Maison de Retraite tout à l’heure. Maintenant, ils font une émission avec nous.

Pierrot: Redis-nous laquelle.

Jacq: Elle s’appelle « Cause toujours, tu m’intéresses ». On habite sur un territoire. Je ne sais pas si les gens s’en rendent compte, mais moi je m’en rends vraiment compte, parce que la fonction que j’occupe, ou le poste que j’occupe à la radio me permet vraiment de croiser beaucoup de gens. Et je me rends compte de la diversité, des parcours, des compétences, des origines des gens dans le coin. C’est une communauté de communes de moins de 5000 personnes, c’est juste hallucinant. C’est New York ici, je veux dire le « Siège des Nations Unies ». Il y a tout, tout, tout, tout, tout… Toutes les compétences, on pourrait vivre en autarcie. C’est pas non plus une particularité exceptionnelle. Je suis sûr qu’on trouverait des coins comme ça dans pas mal d’endroits. Je sais pas si les gens se rendent compte vraiment de la richesse du Pays cordais.

Pierrot: Le Pays cordais est vraiment très riche, comme tu dis. D’abord humainement, par la concentration de gens passionnés, compétents, pleins de talent, dans tous les domaines. Ils sont là et font cette vie, cette animation de la vie de Cordes qui est quand même un peu unique.

Jacq: C’est sûr. Et c’est là où on aimerait avoir encore plus de moyens parce que des projets, des idées, on en a plein les tiroirs. On n’a pas les moyens pour les mener à bout comme il faut. On aimerait avoir plus de moyens pour pouvoir montrer déjà toute cette richesse, à ceux qui sont ici ou à ceux qui sont ailleurs. Et puis aussi ouvrir certaines personnes d’ici à autre chose. Parce que souvent, on connaît mieux l’autre au bout du monde que son palier. Et alors que le voisin d’à côté des fois, il a des choses très intéressantes à nous dire. L’idée, c’est ça: à la fois amener les gens très loin, les ouvrir au max mais en même les intéresser au Pays. Tu parlais des émissions, par exemple le Farafina trip qui parle d’Afrique. On a d’autres émissions qui abordent l’ailleurs. Que ce soit pour des émissions musicales, j’essaie toujours de faire comprendre aux bénévoles que même une émission musicale peut être pédagogique. Même une émission sur la techno, il me faut de la pédagogie dedans. Et pas juste venir me balancer de la techno pour parler aux initiés. Dans ce cas, tu fais pas une émission sur une radio « grand public ». Tu vas sur une radio techno et tu fais ton truc là-bas. Tu veux faire une émission techno ici, très bien, mais tu feras de la pédagogie. Il faudra que tu m’expliques qui était l’artiste, son histoire, prendre des petites particularités de la techno, me raconter un peu ça… Même des sujets sur la drogue, là je reste sur la techno, il faut parler de ça. Tant qu’il n’y a pas de pédagogie, je pense que tu ne pourras jamais intéresser les gens.

Pierrot: Il faut parler de tout, je suis bien d’accord avec toi. On parle de la sécurité routière, pourquoi on parlerait pas de la drogue..? On parle de techno, on voit des jeunes qui vont s’envoyer des produits, des saloperies, et qui après, restent « perchés » pour le restant de leurs jours, parce qu’ils ont pris un cachet dans une teuf, et voilà les dégâts…

Jacq: Parce qu’on en n’a pas parlé. Soit parce qu’on ne leur a pas parlé, pas bien parlé, pas de la bonne manière…

Pierrot: Oui, d’une manière qui les sensibilise, et simplement, qu’ils ne se disent pas que c’est un vieux qui leur raconte ça, « les vieux, c’est les vieux. Nous les jeunes, on s’en fout parce qu’on est jeune ». Et ça donne les accidents qu’on connaît…

Jacq: C’est pour ça que par le biais de toutes les émissions que l’on fait, on essaie de parler au maximum de gens, quel que soit le domaine. Tu parlais de l’émission « 14-18 en pays cordais », qui était une émission qui racontait l’époque de la première guerre mondiale vue d’ici, vue de l’arrière du front. Honnêtement, c’est quelque chose que je n’avais jamais envisagé. C’est en allant voir Michel Bonnet lors d’une conférence qu’il donnait aux Cabannes que je suis resté scotché. J’ai dit: « mais bien évidemment, on parle de la guerre. On ne parle pas de ceux qui étaient à l’arrière. Ou très peu… Moi, j’avais jamais pensé à ça. Et on a fait toute une série d’émissions hebdomadaires, ce qui est pour moi une de mes plus belles expériences radio. C’était génial d’entendre toutes ces histoires de gens qui ont vécu la guerre de manière indirecte, des souffrances, des joies, même des fois, c’était très rigolo. Et cette émission, elle ne s’adresse pas uniquement à des nostalgiques de cette époque. A nos grands-parents qui ont peut-être connu un tout petit peu cette période. Ca ne s’adresse pas qu’à eux forcément. Bien sûr que eux, ça leur parle, ça leur dit quelque chose, mais ça s’adresse aussi aux jeunes pour se dire: « ah ben tiens, ça se passait comme ça à l’époque, parce qu’il donne vraiment des anecdotes dans ses émissions, même ce qu’il se passait dans les conseils communaux…

Pierrot: Dans le détail, ça représente combien d’heures d’émission?

Jacq: Et par exemple, ça… je crois qu’on a une quarantaine d’émissions, ce qui fait une quarantaine d’heures d’émissions. Je ne sais pas combien de temps ça a demandé à Michel pour les préparer, vraiment… Après, c’est un passionné qui y travaille depuis des années.

Pierrot: Et oui, parce qu’il ne l’a pas vécu.

Jacq: Non.

Pierrot: Donc il a fallu qu’il trouve la mémoire…

Jacq: Oui, il a cherché dans les archives, à gauche à droite… Ce qui a été intéressant aussi, c’était de faire intervenir d’autres associations locales qui travaillaient sur ces sujets de mémoire. Croiser les informations, donner des envies aussi, montrer aux gens que c’est possible de fouiller, d’aller chercher… Ce qui permet de faire des généalogies, de mieux comprendre les histoires de certains coins. C’est très intéressant. Par exemple là, on a démarré un nouveau projet avec Michel Bonnet. Ca porte toujours sur l’histoire, parce que lui, son truc, c’est l’histoire. Et là, ça porte sur la préparation du 8ème centenaire de Cordes. Cordes 2022. Là, on va plutôt parler de l’époque médiévale. Déjà en retraçant l’histoire de Cordes, parler de l’époque. Et autour de ça, raconter un peu cette époque. Qu’est-ce qu’on mangeait, qu’est-ce qu’on écoutait comme musique, c’était qui les troubadours… C’est pas pour rester encore une fois dans une nostalgie, mais c’est pour essayer de transmettre, à d’autres personnes, d’autres informations par d’autres biais. Et ça on est très heureux d’accompagner Michel Bonnet sur une émission comme celle-là. Là, c’est une émission « sérieuse ». Mais après, on a des émissions plutôt… complètement décalées. T’as « Sexygénaire », qui est une… je sais pas comment la présenter. Je sais jamais quoi dire dessus… Faut juste l’écouter. Elle parle d’actualités, mais on se lâche. C’est une satyre contemporaine, on va dire ça. Il y a quelqu’un à qui je suis très heureux d’avoir redonné l’envie de faire de la radio, parce que je l’écoutais bien avant d’être ici à Cordes, c’est Jeff Zima, qui fait « Le bruit des autres ». Pareil, c’est excellemment bon, là au niveau des adverbes, on peut y aller!

Pierrot: Jeff Zima, oh oui! Il est extraordinaire, c’est… c’est Jeff Zima.

Jacq: Oui, c’est Jeff Zima. On a beaucoup d’émissions comme ça qui parlent de littérature, avec toutes les médiathèques du coin. J’essaie un peu de te brosser les différentes émissions, mais je pourrai t’envoyer la liste avec un petit topo sur chacune.

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[Nombreuses émissions]

Pierrot: Alors, j’ai peut-être une petite critique: quand on va sur le site web de CFM et qu’on veut retrouver une émission, il y en a tellement sur la page « émissions »… C’est parfois difficile de retrouver l’émission qu’on cherche. Il y en a trop, c’est trop riche…

Jacq: (rires) Oui, ça, on est en train de le changer. Parce que là, je ne te parle que de Cordes. A Montauban, à Rodez, à Villefranche, il se passe énormément de choses. Et tout ça est sur CFM. Après, il y a moyen de voir que celles de Cordes. Le truc, c’est que comme on veut être dans un niveau d’archivage, on ne veut pas supprimer d’émissions. Il y a des émissions qui n’existent plus mais qui sont encore sur le site.

Pierrot: Heureusement, vous les gardez.

Jacq: On les garde. Par exemple, il y a Bernard Ariès qui faisait des émissions ici il y a longtemps sur la chanson française, elles sont toujours sur le site Internet.

Pierrot: Ca c’est beau, c’est beau parce que si on peut passer à la télé parce qu’on fait quelque chose de remarquable, ce n’est pas archivé. Si on a de la chance, ça finira peut-être à l’INA, mais c’est vraiment le coup de bol. Si bien plus tard on veut le revoir, ce n’est plus possible.

Jacq: Effectivement.

Pierrot: Donc, oui, la mémoire reste dans les prérogatives de CFM.

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[L’importance d’une radio]

Jacq: Je mettrai une petite parenthèse peut-être pour parler un tout petit peu de moi. Je sais pas si les générations d’aujourd’hui comprennent l’importance d’une radio. Mais pour juste expliquer, ou raconter une petite anecdote qui peut montrer l’importance d’une radio, c’est que, à chaque fois, moi je suis d’origine camerounaise, je suis né au Cameroun, en Afrique Centrale, à chaque fois qu’il y a un coup d’Etat dans un pays africain, la première des choses que les militaires essaient de contrôler, c’est la radio. Les gens connaissent l’importance des médias, mais la radio, les gens ne saisissent pas. Peut-être parce que les habitudes ont changé. On écoute beaucoup moins la radio, parce qu’il faut, nous on en est conscients, on travaille dessus, mais les habitudes d’écoute de la radio sont en train d’évoluer. C’est pour ça que j’ai parlé de musique tout à l’heure, en disant qu’il faut une couleur pour aller avec l’air du temps, mais même dans les habitudes d’écoute, c’est en train d’évoluer. Il y a combien de jeunes aujourd’hui de 12 – 15 ans, qui ont un poste de radio, un vrai poste de radio dans leur chambre et qui vont te dire: « Tiens, c’est l’émission de Sexygénaire, je vais aller m’asseoir pour l’écouter. » Plus personne.

Pierrot: La Radio FM est en voie d’extinction..?

Jacq: Voilà, tout le monde a un smartphone aujourd’hui. On télécharge des podcasts automatiquement la nuit. Le matin, on se lève, « cette nuit, j’ai téléchargé, y a plus qu’à écouter ». On sait ce qu’on a à faire, on met les écouteurs et on écoute la chronique d’Untel sur la radio, et voilà. Donc on sait que les modes d’écoute sont en train d’évoluer parce que la technologie évolue, c’est plus la même génération, c’est plus les mêmes habitudes. Donc, forcément, avec tout ça, on essaie de s’adapter. Et pour un média associatif, c’est pas évident parce qu’on est pas aussi réactif que des gros médias, mais pourtant, on est dans le même lot. On veut parler à des gens, sinon, on fait pas de radio. On veut parler à des gens. Donc on ne peut pas dire que c’est parce qu’on est associatif que l’évolution on s’en fout. Non, on ne peut pas.

Pierrot: La radio c’est même, sorti du service public, c’est une assistance au public. En cas de catastrophe, ou une grosse panne de courant, on peut encore écouter la radio. Parce que si l’électricité est coupée, le téléphone est coupé, qu’est-ce qu’il reste? La radio, car elle fonctionne avec des piles. Ou même un téléphone portable parce que certains ont la fonction radio FM. Il ne reste plus que ça pour s’informer.

Jacq: C’est exactement ça. Mais tu sais, au Cameroun, depuis que moi j’étais tout petit, on me disait: « si tu te perds, va à la radio. » Un enfant qui se perd, il y en a la radio très régulièrement. Quand tu écoute les radios en Afrique, tu vas entendre l’animateur dire à un moment: « On a un petit garçon du nom de « Tel » qui est arrivé à la radio. Il s’appelle comme ça, il dit que ses parents s’appellent « ci, ça, sassa », venez le chercher, il est là. Ça arrive quinze fois dans la journée. Tu te perds, tu vas à la radio. La radio, c’est vraiment un centre de passage. Donc certes, on communique, mais y a pas que ça. On a parlé d’archivage, on a parlé de lieu de ressources, on a parlé de carrefour de rencontres. Il y a beaucoup de gens qui se rencontrent à la radio. Il y a des projets qui naissent parce que la radio l’a permis. Il y a le rôle social que la radio joue, non seulement de parler du local, de vraiment s’intéresser au local, mais aussi pour les personnes qui la font en tant que bénévoles, c’est aussi un outil d’émancipation, si je peux utiliser, j’utilise, c’est des mots forts. C’est parce que moi je suis conscient que… ou persuadé que c’est pas uniquement ouvrir un micro et rigoler derrière, c’est bien au-delà de ça.

Pierrot: Un moyen d’expression plus fort que ce qu’on pourrait penser..?

Jacq: Oui, ça c’est clair et net.

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[Présentation de la demi-personne]

Pierrot: Bonjour Ludo.

Ludo: Bonjour Pierrot.

Pierrot: Ludo qui a la pêche tous les matins, même le soir, et à toute heure en direct sur les événements…

Ludo: Et sur l’antenne de CFM 94.7 dans le département du Tarn…

Pierrot: Fréquence Cordes sur Ciel…

Ludo: Oui, de Vaour jusqu’à Sainte Croix…

Jacq: Dans tout le Nord du Tarn.

Pierrot: Alors Ludo, tu es la « demi-personne » administrative?

Ludo: Voilà, demi-personne. J’assiste Jacq dans certaines tâches au niveau des formats courts notamment. Je prends beaucoup de plaisir à être avec vous le matin de 9h à midi, dans le 9-12 sur CFM, pour vous faire partager l’esprit rock, et de nombreux rendez-vous également, que ce soit du cinéma, de l’actu locale près de chez vous dans les coups de projecteur. Il y a aussi le PCV de Rémi qui accueille chaque semaine un artiste pour découvrir un petit peu son univers musical. On a également les agendas, l’info service comme on l’appelle sur CFM, agenda culturel qui permet de se balader dans le Nord Midi Pyrénées pour les divertissements, qu’ils soient sportifs ou culturels près de chez vous. Donc voilà les rendez-vous qu’on vous propose. Et puis de la bonne musique sur CFM, comme d’ailleurs tout au long de la journée. Et moi j’ai le plaisir de vous accompagner jusqu’à midi avant les « mags » régionaux préparés et présentés par vos rédactions locales et notamment Jacq à Cordes sur Ciel dans le studio pour une diffusion dans tout le Tarn on disait. Voilà, je prends beaucoup de plaisir et beaucoup de, beaucoup de pêche, beaucoup d’entrain pour vous accompagner donc tous les matins du lundi au vendredi sur CFM.

Jacq: Mais il fait des reportages aussi. Heu… régulièrement, il fait des reportages pour sortir aussi du studio parce qu’on a aussi besoin des fois qu’il sorte du studio pour aller prendre l’air. Il va faire des reportages.

Ludo: PARCE QUE SINON, JE PETE DES CÂBLES ICI AU STUDIO! (rires…)

Pierrot: J’allais y revenir, mais moi, ce qui m’intrigue, c’est la « demi-personne ». Parce que demi-personne…

Ludo: Selon les semaines, ça dépend. Je me découpe. Il n’y a qu’une moitié, que la partie gauche de l’hémisphère du cerveau, c’est pour ça que des fois il me manque une case à l’antenne.

Pierrot: Mais où mets-tu la deuxième moitié de ta personne quand tu es à la radio? Est-ce que tu arrive à faire de la radio avec seulement une demi-personne?

Ludo: Ben, disons, si tu veux Pierrot, il y a deux possibilités: soit je viens une semaine sur deux, mais ça, ça plait pas tellement à Jacq, soit j’ai 2 parties à moi, une partie fofolle que je garde pour la radio, et une partie plus calme. Celle-là, elle reste à la maison. Et comme ça, je peux me plonger pleinement dans un petit côté de folie à l’antenne. Et je pense qu’on en a besoin sur les ondes de CFM.

Pierrot: D’accord, ça explique… Mais elle n’est jamais bien loin la deuxième moitié…

Ludo: Ben, disons que c’est quand Jacq ou Rémi me rappellent à l’ordre. J’ai devoir de faire appel à cette partie pour mettre une petit peu de sérieux dans mes interviews ou mes interventions, sur une introduction de musique par exemple…

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[Émissions de Ludo]

Pierrot: Jacq parlait de reportage…

Ludo: Oui. Avant les reportages, les formats courts qui sont par exemple dans le 9-12, et aussi dans le 14-17, et puis le soir à 19h, si vous mettez la radio en rentrant du boulot, pour ceux qui rentrent un petit peu tard, la chronique ciné. C’est pas mal les cinémas qui projettent des films, que ce soit à 20h 30 ou bien à 21h, à Gaillac ou à Carmaux en ce qui concerne le Tarn, ou même la Scène Nationale d’Albi. On dit: « Ben voilà, on va manger à l’extérieur, et puis pourquoi pas, se faire une petite séance de ciné ». D’ailleurs, les critiques de films que vous pouvez nous envoyer sur le site cfm-radio.fr. Sachez qu’elles sont lues ces critiques cinématographiques le mercredi, à partir de 17h 30 avec Rémi dans « A qui le tour? » Et bien vous gagnez vos places de ciné, que ce soit à la Scène Nationale d’Albi… Et ça c’est quand même pas mal. Voilà, les formats courts. Je m’occupe des agendas, des divertissements dont on parlait tout à l’heure, des chroniques cinéma, de l’actu locale. Chaque semaine, ce sont des mini-séries dans les coups de projecteur où on peut raconter, que ce soit quelque chose par rapport à l’actualité mais au niveau local, donc en ce qui nous concerne dans le Pays Cordais, et puis même un petit peu plus largement dans le Tarn… Voilà, on est là. Pour reprendre l’exemple, cette semaine, c’est « Albi playing for change ». C’est un événement musical solidaire qui a lieu partout dans le Monde, comme son nom l’indique. Et samedi soir, il y a un concert à Albi, sur la Place du Patus Crema devant le Cosy, le café le Cosy. Et puis la semaine prochaine, on s’intéressera peut-être, pourquoi pas si Pierrot ça te dit, si tu veux faire une petite intervention, sur la parentalité. (rires…)

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[Immersions]

Pierrot: Alors, tu dois avoir un contrat de 25 heures..?

Ludo: 20 heures.

Pierrot: 20 heures par semaine, ok, je comprends mieux…

Ludo: Donc les reportages « Mieux vaut Tarn que jamais »

Jacq: Pour la petite note d’humour…

Ludo: Avec lequel on se partage Aymeric qui a réalisé aussi quelques reportages sur les trésors archéologiques du Tarn: l’archéo-crypte de Lagrave, la mappa-mundi d’Albi notamment. Jacq qui est parti accompagner nos amis chasseurs. Et voilà, ce sont des reportages long format d’une heure qui nous permettent une immersion. Alors pas toujours dans le département du Tarn, puisque je suis allé un petit peu au-delà des frontières, même françaises, parce que je suis allé couvrir la finale du championnat de France de rugby top 14, en juin dernier, entre le Racing et Toulon, au Stade du Camp Nou qui était délocalisé donc à Barcelone. Vous avez un reportage que vous pouvez reprendre en podcast sur cfmradio.fr. Je suis même allé en Haute-Garonne pour aller dans le vaporarium naturel, le seul en Europe, à Luchon. Avec de jolies créatures qui sont en maillot de bain dans cette grotte naturelle qui vous propose une température de 40°C naturellement à flanc de montagne pyrénéenne.

Jacq: A chaque fois, il revient un peu plus « commercial », tu as remarqué? (rires…)

Ludo: Et le dernier en date: Bon Repos Riquet. Un reportage un petit peu transversal parce que c’est le Canal du Midi, qui concerne notre Région qu’on appelle désormais 0ccitanie. Bon Repos Riquet qui a la chance d’avoir le château de Pierre Paul Riquet, l’instigateur et le concepteur du Canal du Midi, et qui s’était installé entre Verfeil et Gragnague. Mais sinon, le Carnaval d’Albi, le Gaillac primeur, donc à Gaillac comme son nom l’indique… Qu’est-ce qu’on a fait d’autre Jacq?

Jacq: Ton tout premier sur le Tour de France qui a traversé une partie du Tarn. Il avait suivi la caravane du Tour de France.

Ludo: La caravane publicitaire entre Muret et Rodez. J’avais été sur la caravane Skoda. C’était un tout premier reportage « Skoda Skoda Skoda » (Pétés de rire, tous les trois) Un tout premier reportage dans « Mieux vaut Tarn que jamais », qui en plus était côté sport. Dans les coulisses également du Sporting Club Albigeois, le club de rugby phare du département Nord du Tarn. Parce que dans le Sud, il y a nos amis castrais qui évoluent dans l’élite du Top 14. Et puis après, c’est à peu près tout des « Mieux vaut Tarn que jamais »…

Jacq: La Cordiolo aussi, le vélo…

Ludo: La Cordiolo, c’était exceptionnel les amis. Ecoutez bien: j’ai enfourché le vélo…

Jacq: Avec beaucoup d’optimisme…

Ludo: Avec beaucoup d’optimisme parce que j’étais parti sur un 48km et que au final j’en ai fait que 25… Quoi qu’il en soit, avec le micro cravate, j’étais en cuissard. Et puis avec le micro CFM pour vous faire vivre les dunes de Maraval. Voilà, un petit peu de paysage au départ des Cabannes pour cette course qui avait lieu en avril, la Cordiolo. Et on a bien pu sentir à travers ce reportage que je n’avais pas le niveau physique mais en tout cas, c’était bien sympa. Après, bon, quand on voit des VTT à moteur qui nous doublent, on se dit…

Jacq: L’idée un peu de cette émission, en particulier qu’on a du mal, il faut le reconnaître, sur laquelle on a du mal à maintenir une régularité car ça nous demande beaucoup d’implication.

Ludo: C’est une heure, c’est le reportage long format.

Jacq: C’est donc, « Mieux vaut Tarn que jamais », une émission qu’on mis en place pour proposer un truc un peu différent. C’est à dire: on va vraiment vivre l’activité. On n’est pas uniquement avec le micro tendu comme ça à poser des questions.

Ludo: On le voit bien avec la Cordiolo et le VTT.

Jacq: On a eu l’occasion par exemple, avec Audrey, qui était en service civique ici, elle a fait un vol en montgolfière. Je sais pas si ça a déjà été fait dans le monde de la radio, mais voilà, faire vivre un vol en montgolfière…

Ludo: On était vraiment à des dizaines de mètres de hauteur, à voir les biches qui passaient, elle nous l’a expliqué. Même les gens qui étaient venus avec elle monter dans la nacelle, c’était exceptionnel.

Jacq: En même temps, on a beaucoup d’idées, malheureusement, on n’a pas les assurances toujours qu’il faut pour les faire. Mais on a énormément d’idées parce que je trouve que c’est une manière différente de communiquer sur ce qu’il se passe, sur les activités qu’il y a, sur les possibilités… Mais aussi toujours en gardant le côté pédagogique dont je parlais. D’expliquer par exemple que c’est pas uniquement de monter dans la montgolfière et d’avoir le vent dans le micro, c’est comment ça fonctionne, combien de personnes peuvent monter…

Ludo: C’est pour ça qu’il y a le côté « interview » aussi.

Jacq: Audrey, également, elle est allée également faire du roller derby. A Albi, il y a un très bon club de roller derby.

Pierrot: Le roller derby c’est..?

Jacq: C’est un sport américain de filles, tu vois, en roller, c’est souvent des trucs avec des casques, elles s’envoient des torgnoles, des machins…

Pierrot: Roller = patins à roulettes?

Jacq: Oui, patins à roulettes.

Ludo: Et justement, tu ne connais pas. Je te laisse imaginer les règles qui sont très compliquées… Donc c’était aussi un petit peu le but, de 3 minutes pas plus, mais d’expliquer un petit peu le principe de ce jeu qui arrive en France, et qui est pratiqué par une gente féminine, mais il y a quelques hommes qui se mettent aussi à pratiquer cette discipline.

Jacq: Et voilà, ce qui est aussi rigolo, c’est important, l’explication des règles, le pourquoi du comment, cette discipline, etc. Mais il y a le côté du journalisme qui monte aussi sur les rollers et qui essaie, avec toutes les frasques que ça peut avoir. Moi je me souviens par exemple du reportage sur la chasse. Personnellement, je m’étais pas rendu compte de comment ça pouvait être physique. Et ça s’entend, et on le garde ça à l’antenne. Je suis essoufflé comme c’est pas possible… Et on le garde à l’antenne.

Ludo: C’est vraiment comme les conditions du direct, et puis, si je peux rajouter une dernière chose, c’est vrai que c’était très compliqué lors du vaporarium à Luchon, de se mettre en maillot, d’aller interviewer des jolies créatures comme je le disais tout à l’heure. On donne de sa personne.

Pierrot: Oui, je comprends que ça doit être très dur…

Ludo: On était en maillot, avec le micro qui sue lui aussi dans la grotte.

Jacq: Et Ludo, bientôt, ira au Cap d’Agde… (rires…)

Pierrot: Des reportages bien difficiles…

Jacq: Oui, sur la plage, avec son micro, que son micro…

Ludo: Que son micro, oui… (rires…) Sans mauvais jeu de mots. (Rires encore…)

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[Exclu]

Ludo: Alors peut-être une petite exclu pour terminer sur « Mieux vaut Tarn que jamais ». Qu’est-ce qui va suivre? Et bien je vais vous le dire. Quelque chose à consommer avec modération. On ira peut-être faire un tour du côté de la cave de La Bastide de Lévis. A découvrir d’ici quelques petites semaines… Ce n’est rien que pour toi Pierrot,

Pierrot: Alors je le dis pas, je le note: « ne pas parler de la cave de La Bastide, top secret. »

Jacq: Là, actuellement, c’est les archives départementales du Tarn.

Pierrot: En ce moment?

Jacq: Oui, je suis dessus.

Ludo: Il y a eu une diffusion aujourd’hui, mercredi 20 septembre 2016.

Jacq: Donc, il y en aura deux. L’idée, c’est qu’il m’ont ouvert leur porte, alors je suis rentré, et puis j’ai visité.

Ludo: Il a vu de la lumière, il est rentré…

Jacq: Donc, 4 heures d’enregistrement. Et l’idée, c’est de comprendre à quoi ça sert.

Pierrot: Je connais les archives, c’est vrai que c’est intéressant.

Ludo: Montrer quelles sont les mises en valeur…

Jacq: Oui, les documents qu’ils ont, en quoi consiste le métier d’archiviste, des choses comme ça…

Ludo: Parce qu’il y a maintenant le volet Internet où on peut consulter pas mal de documents aussi, d’après ce que j’ai pu comprendre sur ton reportage.

Pierrot: Oui, c’est super accessible, et de plus en plus. C’est une bonne chose.

Ludo: Et dis-moi, Pierrot, il t’a parlé un petit peu de lui, Jacq? Âge, mensurations, couleur de peau…

Pierrot: Couleur de peau, devinez. J’ai failli te dire tout à l’heure quand tu parlais du Mali, « tu as de la chance, t’aurais pu être noir. » (Rires…)

Jacq: Ah c’est clair…

Ludo: Après, on prend du plaisir à faire des reportages qui ne sont pas forcément dans « Mieux vaut Tarn que jamais » mais, par exemple, sur la nuit astronomique du 29 juillet…

Pierrot: Avec tous les risques que ça induit, de faire des interviews à 3 heures du matin, quand il y a des gens qui commencent à vaciller un petit peu…

Ludo: Et oui, mais bon…

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[Bio Ludo]

Ludo: Après, ben, moi j’ai une formation de l’école de journalisme de Montpellier. Que j’ai faite en alternance avec une radio commerciale de la région. Après un premier stage dans une autre radio commerciale, toujours dans la région. Après, j’ai eu une autre expérience également en tant que journaliste, pour le coup, dans une agence de presse toulousaine, qui nous fournit d’ailleurs les informations qu’il y a sur CFM. C’est passer un petit peu de l ‘autre côté du bocal, ouaip, on peut dire ça comme ça… Et maintenant, je suis à CFM, avec d’autres projets ensuite…

Pierrot: Pour toi, tu as fait l’école du journalisme, c’est une vocation? La radio, tu avais envie de faire ça?

Ludo: D’un point de vue très personnel, et professionnel aussi on peut dire, Pierrot, j’ai commencé avec une licence d’histoire, en 2007, il y a presque 10 ans. Parce que à la suite du lycée, j’avais la vague idée de vouloir, mais toujours dans cet état d’esprit de pouvoir transmettre des savoirs, avoir un public aussi. Donc le fait d’être prof ou instituteur, c’était un bon moyen finalement. Et j’ai abandonné finalement cette licence d’histoire au bout de 2 ans, quand j’ai compris que la radio c’était mon truc, et que j’avais la possibilité de commencer cette formation, en plus à Montpellier, une ville qui a son club de football, champion de France en 2012.

Pierrot: C’est important…

Ludo: Dès que je peux le caler, je le cale (rires…)

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[Commercial Vs Associatif]

Ludo: Donc je n’ai pas obtenu ma licence d’histoire, mais je ne regrette pas.

Pierrot: Du coup, tu t’es rabattu sur…

Ludo: Rabattu, c’est pas le mot.

Jacq: Peut-être que tu peux expliquer un peu la différence, avec celui qui est passé par les radios commerciales; moi je ne connais pas du tout les radios commerciales, je connais pas l’envers du décor, en tout cas. Bien que sa carrière ne fait que commencer, il va pas trop cracher sur les radios commerciales, mais il peut peut-être expliquer les différences entre en radio commerciale et une radio associative.

Ludo: J’ai fait presque 3 ans dans deux radios commerciales. Et il y a moins de contenu dans les radios commerciales étant donné que c’est plus du flux musical, et que les infos sont là à heures piles pour parler néanmoins de la région, mais d’une manière beaucoup plus réduite que pourrait le faire une radio associative, je suis pas sûr que, après, Jacq, on peut en débattre maintenant, que ce soit une mauvaise chose. Parce qu’il y a des sujets qui méritent d’être traités pendant 30 secondes, une minute, dans les infos, et non pas 20 minutes dans les magasines. Voilà, donc après, c’est à discuter selon les sujets… Dans les radios associatives, également, il y a des jeux antenne. On fait plus appel aux auditeurs dans la mesure où on leur met une carotte devant le nez pour qu’ils restent à l’écoute de la radio en question, et qu’ils puissent participer, appeler… C’est aussi une source de revenus pour les radios commerciales. Et ainsi, avoir de plus en plus d’auditeurs, en nombre croissant. Sur les deux radios dans lesquelles je suis passé, ça a été le cas, sur ces dix dernières années, pour ouvrir des fréquences, prétendre notamment dans la capitale de l’Occitanie, Toulouse, à avoir des fréquences, même si c’est un long travail au niveau du CSA. Après, il y a des événements, comme des concerts privés, dans la zone d’écoute des dites radios, notamment à Carcassonne, à Auch, pour la radio « Cent pour cent », qui a son Siège à Aussillon, où on fait venir des artistes qui sont diffusés sur l’antenne pour des concerts privés. Donc là, justement, ça rejoint les jeux parce qu’on fait gagner des places aux auditeurs pour ces concerts privés. Des mini-showcases… Puisque tu es à quelques mètres seulement de l’artiste qui peut te dédicacer je ne sais quoi à la fin du concert. Donc, ça c’est assez intimiste. Après, t’as des longs tunnels de 7 minutes de pub, ce qui est quand même le principe des radios commerciales. Donc, ça, tu zappes au même titre que les radios nationales quand tu écoutes Fun, NRJ, ou Skyrock, pour les musicales « jeunesse » on va dire. Et après, tu as beaucoup plus de commerciaux que l’on peut avoir forcément dans une radio associative. Il y a du direct. Exclusivement. Alors, je sais pas si… parce que j’ai fait que CFM en radio associative, si c’est… comment dire…

Jacq: Disons que le…

Ludo: Si c’est propre à CFM.

Jacq: Disons que entre radio commerciale et radio associative, on a le même but, parler à des gens, mais pas pour la même chose. C’est là la différence pour moi entre radio associative et commerciale. On a le même but, une fois qu’on a un émetteur, un micro, le but c’est de parler à des gens. La seule chose, c’est qu’on n’a pas le même objectif. Sans dénigrer qui que ce soit, ou légitimer, ou l’un ou l’autre, moi j’estime qu’une radio commerciale, et c’est dans l’intitulé, c’est pas moi qui ai donné cet intitulé, c’est l’intitulé qu’on leur donne, et que eux-mêmes revendiquent, c’est radio commerciale, commerce, commerce… On fait du commerce, on vend de la publicité. Donc, certes, on a un peu d’info, je dis bien un peu… On passe de la musique, bonne ou pas bonne, je m’en fous, ils passent de la musique, et des fois de la bonne musique. Mais leur existence, c’est pour vendre de la pub. Moi, c’est ça qui me gêne. Ca me dérange, voilà.

Pierrot: Est-ce que les radios commerciales bénéficient des mêmes aides?

Jacq: Non non non.

Pierrot: Ils sont plus indépendants?

Jacq: Ah oui, c’est sur leur business qu’ils font leur chiffre. Après, il doit y avoir des choses en commun, sûrement. Après, j’en sais rien. Je sais pas si ils touchent des subventions.

Ludo: La majorité des radios catégorie B sont régies par les zones des radios. C’est le groupe TF1, donc forcément, il doit y avoir quelques…

Jacq: Ha ha. (rires…) Comme par hasard… On a beau faire on retombe sur le bitume !

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